En raison de la grande variété de types de cancer qui peuvent affecter les chats, il est impossible de tous les nommer et d'en expliquer toutes les caractéristiques. Certains des plus fréquents sont:
1. Le lymphome
Le lymphome (lymphome malin, lymphosarcome) est probablement le cancer les plus fréquents chez les chats. C'est une tumeur solide qui naît dans un type de globules blancs (le lymphocyte) associé aux réponses immunologiques. Les lymphocytes sont présents dans le sang mais il existe aussi des accumulations de lymphocytes dans d'autres parties du corps, comme les ganglions lymphatiques et l'intérieur d'autres tissus. Etant donné qu'il y a des lymphocytes dans tout le corps, le lymphome peut apparaître à n'importe quel endroit et, souvent, on le trouve simultanément dans plusieurs parties du corps. Les endroits les plus fréquemment affectés sont les ganglions lymphatiques, la cavité thoracique, le système gastro-intestinal, la cavité nasale, les reins et le système nerveux. Les symptômes cliniques varient en fonction des tissus affectée. Les infections dues au FeLV et au F.I.V peuvent en être une cause sous-jacente ou créer une prédisposition au développement du lymphome.
Il existe plusieurs options de traitements disponibles, dont la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Le traitement choisi dépendra de la localisation et de l'extension de la tumeur et de la disponibilité des différentes options. Chez beaucoup de chats, la réponse peut être très bonne et durable bien que très peu de chats puissent être considérés comme vraiment 'guéris'.
2. Le carcinome de cellules squameuses
Le carcinome de cellules squameuses est un cancer de la peau. L'exposition aux rayons du soleil est un des facteurs responsables de ce cancer et il est plus fréquent chez les chats blancs qui vivent dans les pays ensoleillés. La tumeur affecte généralement le nez ou les oreilles et peut, au début, ressembler à une égratignure ou à une blessure qui ne se soigne pas correctement. La dissémination de cette tumeur (métastase) n'est pas habituelle mais peut parfois affecter les ganglions lymphatiques locaux.
3. Le carcinome mammaire
Le carcinome mammaire est un cancer qui affecte les glandes mammaires. Il est plus fréquent chez les femelles non stérilisés (bien que parfois, il puisse apparaître chez des mâles et des femelles stérilisés). Il affecte généralement une ou plusieurs glandes mammaires qui présenteront de nombreux nodules (ou zones) enflés et durcis et, souvent, s'ulcèreront. Cette tumeur s'étend habituellement aux ganglions lymphatiques et aux poumons.
Le traitement précoce des petits nodules uniques donne de bien meilleurs résultats que celui des nodules multiples ou des tumeurs plus grandes. Le traitement consiste en une résection chirurgicale de la tumeur et des tissus proches. Parfois, on pratique aussi des séances de chimiothérapie.
4. Le Mastocytome
Les mastocytes sont des cellules distribuées dans tout le corps. Les mastocytomes sont des tumeurs qui, habituellement, affectent la peau, la rate et/ou les intestins. Quand elles sont présentes dans les intestins, ce sont généralement des tumeurs invasives et elles causent souvent des obstructions. Elles peuvent être éliminées chirurgicalement mais, souvent, il est difficile de les éliminer complètement. Elles s'étendent aisément aux ganglions lymphatiques, aux poumons, au foie et à la rate. Quand un mastocytome qui affecte la rate est diagnostiqué, le foie, les ganglions lymphatiques et la moelle osseuse sont souvent aussi affectés -mais, dans ce cas, l'extirpation chirurgicale permettra souvent à l'animal de connaître de longues périodes de rémission de la maladie (d'environ 12 mois).
Les mastocytomes qui affectent la peau peuvent se présenter sous forme de masses solitaires ou de nodules multiples, parfois ulcérés. La chirurgie est généralement curative et il est même possible que certains mastocytomes régressent spontanément. Parfois, ils peuvent être traités par radiothérapie ou chimiothérapie.
5. Le carcinome oral de cellules squameuses.
C'est un cancer qui apparaît dans les cellules qui couvrent la bouche et la gorge - habituellement, il affecte la langue mais la tumeur peut parfois envahir l'os et affecter les ganglions lymphatiques locaux. Il peut provoquer une difficulté progressive pour manger, une salivation intermittente ou continue et, possiblement, de l'halitose (mauvaise haleine). Ces tumeurs sont difficiles à traiter mais elles peuvent parfois répondre à la radiothérapie ou être éliminées chirurgicalement.
6. Le fibrosarcome ou sarcomes des tissus mous.
Ce cancer se forme à partir de fibroblastes et d'autres tissus conjonctifs, presque toujours sous la peau. Habituellement, il se présente sous forme de masses solides qui augmentent de taille sous la peau. Le grade de malignité de ces tumeurs varie -certaines sont extrêmement malignes, envahissent de façon extensive les tissus qui l'entourent et se métastasent très rapidement dans les ganglions lymphatiques et les poumons. D'autres sont moins agressives, ne sont pas aussi invasives et ne se métastasent pas tellement rapidement.
Le traitement optimal de ces tumeurs consiste en une combinaison de chirurgie et de radiothérapie et/ou de chimiothérapie, bien que le pronostic soit variable.
7. L'ostéosarcome.
C'est un cancer qui affecte les os. Il peut être localisé au niveau des os des extrémités, de la colonne vertébrale ou du crâne. Quand il affecte les extrémités, un affaiblissement des os se produit souvent, ce qui peut causer des fractures - sources de beaucoup de douleurs et de boiteries. Même sans fractures, la majorité des ostéosarcomes produisent des douleurs progressives et des boiteries au niveau de l'os affecté.
Les ostéosarcomes peuvent provoquer la formation de métastases dans les ganglions lymphatiques et les poumons, mais pas nécessairement. C'est pourquoi la chirurgie, quand elle est possible, peut être curative. La radiothérapie et la chimiothérapie peuvent aussi être efficaces dans certains cas.
8. Le carcinome respiratoire (nasal ou pulmonaire).
Plusieurs types de cancer peuvent affecter le système respiratoire mais les plus fréquents sont le lymphome nasal et l'adénocarcinome, qui affectent le nez ou les poumons. Les tumeurs nasales causent régulièrement une obstruction progressive du passage de l'air qui, fréquemment, provoque des ronflements ou des halètements au niveau de la respiration. Il peut y avoir des éternuements et des écoulements nasaux et, au fur et à mesure que la maladie progresse, on pourra observer des difficultés de respiration, l'apparition de la toux - ou les deux. Parfois, le cancer se répand dans les os des doigts, causant une boiterie et l'apparition de douleurs.
Le traitement des tumeurs pulmonaires est la résection chirurgicale, quand celle-ci est possible, et un traitement chimiothérapique mais, souvent, quand les animaux commencent à montrer des symptômes cliniques, le cancer s'est déjà étendu à tout le thorax. Le meilleur traitement des tumeurs nasales est la radiothérapie, parfois combinée à la chimiothérapie.
9. L'adénocarcinome intestinal.
Les adénocarcinomes peuvent affecter tant l'intestin grêle que le gros intestin. Ce sont des tumeurs qui, habituellement, croissent très rapidement, causant des symptômes cliniques dus à l'obstruction partiale de l'intestin (les symptômes les plus fréquents sont la perte d'appétit, la perte de poids, les vomissements et les diarrhées). Il est fréquent qu'elles provoquent des métastases dans les ganglions lymphatiques locaux et, souvent, elles envahissent l'intestin de façon assez extensive.
Le meilleur traitement est la résection chirurgicale. Parfois, on utilise aussi la chimiothérapie mais son efficacité n'est pas vraiment démontrée. Dans certains cas, avec ce seul traitement, les chats peuvent encore vivre longtemps, même si la tumeur s'est répandue dans les ganglions lymphatiques locaux.
10. L'adénocarcinome pancréatique et hépatique (de conduits biliaires).
Heureusement, le cancer n'affecte pas souvent le foie et/ou le pancréas des chats. Ces tumeurs provoquent l'apparition de jaunisse (car elles obstruent la sortie de la bile), de dépression, de perte de poids, de vomissements et de distension abdominale (due tant à la tumeur qu'à l'accumulation de liquides dans l'abdomen). Le pronostic pour ces tumeurs est très mauvais, étant donné qu'elles répondent assez mal aux différents traitements auxquels nous avons accès.
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