Peut-on apprendre à contrôler ce dont on rêve? Tout le monde peut-il faire des rêves lucides ? Quel est leur potentiel thérapeutique ? Les dernières études sur le sujet répondent à ces interrogations.
Que sont les rêves lucides ?
Les rêves lucides sont des rêves durant lesquels nous sommes conscients que rien de ce que nous sommes en train de vivre ne se passe réellement, parce que nous savons que nous sommes en train de dormir.
Contrôler ses rêves et vivre, durant ceux-ci, des aventures qui seraient impossibles dans la vie réelle est une idée très tentante, qui a même été portée à l’écran. Certaines personnes peuvent le faire parce qu’elles font un type de rêve appelé rêve lucide et qu’elles sont conscientes d’être en train de rêver. Parfois, elles peuvent même jouer un rôle actif et devenir le directeur du film de leurs rêves : elles peuvent en improviser à leur guise le scénario.
Quelquefois, elles peuvent aussi avoir l’impression de se réveiller au milieu du rêve et de savoir qu’elles pourraient être en train de rêver. Tout cela est possible parce que leur lobe frontal n’est pas totalement endormi. Il s’agit d’un état intermédiaire entre le rêve (durant lequel la conscience est presque totalement déconnectée) et la veille (état où la conscience fonctionne pleinement). Ces rêves ont lieu durant la phase REM du sommeil. Certaines personnes ayant participé à des expériences sont capables d’indiquer aux chercheurs, au moyen d’un signal préétabli, quand elles font ce type de rêves. Et les chercheurs peuvent vérifier si c’est bien le cas en regardant leurs ondes cérébrales. Ceci suppose que, durant le sommeil, ces personnes se souviennent du signal convenu, ce qui demande un certain degré de conscience.
Pourquoi ce type de rêves se produit-il ?
La conscience ne se déconnecte pas entièrement quand nous dormons. Il y a toujours un faible niveau de conscience, qui peut nous permettre de nous réveiller quand nous entendons quelque chose inhabituel, notre nom ou un bruit. Mais, dans le rêve lucide, l’activité cérébrale augmente particulièrement dans la partie centrale du cerveau, liée à l’activité cognitive.
Plus cette activité gamma est rapide, plus le traitement cognitif sera, en général, important. C’est ce qui ce passe quand nous sommes en train de penser. Par contre, l’activité gamma est très faible dans le rêve profond. Cependant, dans le rêve lucide, cette activité apparaît également, bien qu’en moindres proportions que durant la veille.
Ces rêves sont-ils fréquents ?
Les adultes en font rarement. Ils sont beaucoup plus fréquents entre 10 ans et 19 ans et, en particulier, chez les enfants plus intelligents.
Le cerveau des rêveurs lucides est différent
On a découvert que, dans le cortex préfrontal, la zone du cerveau permettant l’autoréflexion est plus grande chez les rêveurs lucides que chez ceux qui ne font jamais -ou presque jamais- de rêves de ce type.
Applications thérapeutiques
Provoquer ce type de rêves artificiellement pourrait aider à traiter des troubles très fréquents comme la dépression, l’anxiété ou le trouble de stress post-traumatique (ESPT). Les cauchemars récurrents qui se produisent dans ces troubles, spécialement dans l’ESPT, pourraient être modifiés à loisir si les personnes affectées arrivaient à être conscientes qu’elles sont en train de rêver et pouvaient changer leur rêve en lui donnant une conclusion moins traumatisante.
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