Symbolique du poisson : Signification spirituelle, animal de pouvoir (totem)

Manuel GarManuel G | juillet 13, 2020

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La richesse du symbolisme du poisson est incomparable au niveau de l'histoire des significations et de l'emblématique: il a eu, avant tout, une grande incidence sur l'imagerie chrétienne car il était considéré par les Chrétiens comme le possesseur de la force spirituelle du Sauveur.

Sa figure se voit souvent sur les monuments et dans les catacombes: les apôtres eux-mêmes sont appelés les "pécheurs d'hommes" et ceux qui se soumettaient aux rites du baptême étaient considérés comme des poissons qui renaissaient dans les eaux purifiées. Plus encore, dans l'Ancien Testament, on peut trouver l'histoire de Tobie et de Sarra. Celle-ci raconte comment, alors qu'il campait sur les berges du fleuve Tigre, Tobie vit sauter un grand poisson qui "voulait dévorer le pied du jeune homme" et dont il se servit finalement pour guérir son père de sa cécité et Sarra, sa future épouse, de la malédiction qui pesait sur elle et qui lui avait déjà fait perdre 7 maris. Car, selon ce qui est écrit dans la bible: "Si on brûle le cœur ou le foie du poisson devant un homme ou une femme tourmentée par un démon ou un esprit malin, la fumée fait fuir le mal et le fait disparaître à jamais. Quand au fiel, si on l'utilise pour oindre les yeux couverts de taches blanches d'un homme puis que l'on souffle sur elles, cet homme sera guéri."

Pour les symbolistes, le poisson est intrinsèquement lié à un des éléments essentiels de la création, c'est-à-dire l'eau, un élément qui, en même temps, constitue son principe vital.

Pour de nombreux peuples de l'antiquité, la signification du poisson représente l'antinomie duale liée à la fois à la mort et à la naissance.

Les peuples d'Egypte antique considéraient le poisson comme un être imprégné et entouré d'une certaine aura de crainte et de mystère. De plus, il était considéré comme un animal sacré et, dans certaines occasions et à certaines époques, les prêtres devaient s'abstenir de manger du poisson et, en même temps, pratiquer le rituel lié à son adoration. Chez les Phéniciens, le Assyriens et dans certaines civilisations du lointain Orient, le poisson était associé à la fertilité et à la procréation, en raison du nombre élevé d'œufs que la femelle dépose lors de ses pontes.

Pour les astrologues, le poisson est lié au douzième et dernier signe du zodiaque, c'est-à-dire au signe du poisson, qui est un signe variable, de nature imaginative et émotive, qui a l'eau comme élément.

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Chez les indiens du Pérou, il est très commun d'adorer les poissons que l'on trouve en abondance dans les filets de pêche. Les Péruviens conservent aussi la croyance de l'origine du premier poisson, qui aurait été créé dans l'espace. Tous les autres poissons de son espèce seraient nés de lui, puis tous leurs descendants, afin de procurer de la nourriture aux peuples de cet endroit.

Certains natifs des îles britanniques avaient une grande considération pour les poissons et traitaient les différentes espèces existantes avec une bienveillance anthropomorphique, ce qui signifie qu'ils leurs attribuaient des qualités humaines car ils pensaient que, de cette façon, les autres poissons se laisseraient pêcher plus facilement.

De même, comme nous l'explique Frazer dans son importante œuvre "La Branche Dorée" : "Il existe un poisson préféré des ainos, qui peut se voir dans leur rivières aux alentours des mois de mai ou de juin. Ils se préparent pour la pêche en suivant des règles de pureté cérémoniales et, quand ils vont le pêcher, les femmes restent à la maison dans le silence le plus total car, si les poissons les entendaient, ils disparaîtraient. Quand le premier poisson est pêché, on le fait entrer dans la maison par une petite ouverture pratiquée au fond de la cabane et jamais par la porte car s'il passait par là, les autres poissons le verraient et ils disparaîtraient certainement."

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